TRÈS TRÈS LOIN DU BUT
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Le Conseil des ministres du 5 octobre qui n'avait rien d'extraordinaire, juste un déjeuner informel, a donc accouché d'une souris : la nomination d'un groupe d'experts qui existait déjà et annoncera ses conclusions mi- 2010. Le Conseil du 19 a, lui, entériné « aux forceps » une enveloppe de 280 millions d'euros pour tenter de calmer les campagnes. Mais toujours rien de concret sur la régulation. Même pas un petit signe, ne serait-ce que pour préciser ce que les vingt, derrière la France, entendent réguler. Les volumes, comme en rêve l'EMB ? Rien n'est moins sûr.
Aussi convaincant soit-il dans ses discours, le ministre n'a pas « inversé le sens du TGV européen lancé sur la voie de la dérégulation ». Tout juste a-t-il mis un doute dans l'esprit des pilotes. Il suffirait de peu, comme une remontée, à confirmer, du prix du lait pour voir l'alliance de circonstance imploser et certains faire machine arrière. Les mauvaises langues disent que Le Maire est un fin politique qui enfume tout le monde. Moi, j'ai envie de croire qu'il incarne une nouvelle génération d'hommes politiques prête à s'attaquer aux vraies questions de l'agriculture, même si ses voix pèsent aujourd'hui peu dans les urnes. J'ai aussi envie de croire à une nouvelle Europe où le Parlement aurait du poids sur la politique suivie et s'attaquerait aux vrais débats de société. Celui sur la régulation du marché du lait en est un. Car il y a derrière lui un choix lourd pour l'occupation du territoire. Ce serait un comble, alors qu'il faudra demain produire plus, de concentrer encore plus les vaches de la pointe du Raz à celle du Jütland danois. Pour envoyer ensuite, dans le reste de l'UE, des camions de lait UHT. Ou alors qu'on ne parle plus d'algues vertes et de taxe carbone.
Jean-Michel Vocoret, rédacteur en chef
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